Témoignages à Mahajanga

Le témoignage d’Isabelle

Ma décision a été prise d’aller à Mahajanga après ma belle rencontre avec Claire. Claire, si c’était un bonbon, je dirais croquant à l’extérieur et si tendre à l’intérieur. Que d’amour pour ses enfants. Ils sont sa plus belle fierté ! Ils sont sa vie. 

Le centre m’est apparu comme un havre de paix dans la ville. Deux femmes souriantes aux commandes des repas pour ses 20 pensionnaires, cuisaient une marmite énorme de riz et confectionnaient une salade maison. Les 20 bananes pour le dessert étaient prêtes à être distribuées. 

Les plus âgés, au centre depuis 10 ans ont maintenant 20 ans et sont de magnifiques adultes. Les plus jeunes ne cessent d’arriver au centre. Tous font preuve d’une magnifique hospitalité pour son prochain même si à regret ils doivent concéder un petit bout de territoire et surtout partager l’attention de Claire, leur formidable maman à tous. 

Claire sait que pour restaurer une belle image de soi, cela passe par être bien habillé, chaussé, propre, soigné, et pour finir aller dans les bonnes écoles. Deux éducateurs encadrent ces chers enfants, ainsi qu’une charmante secrétaire qui gère les finances du centre. 

C’est dans cette joyeuse ambiance que j’ai pris ma place. Très vite, j’ai compris l’importance de soigner les nouveaux arrivants. La vie dans la rue est rude et immanquablement, ils arrivent avec leur lot de bobos à soigner. 

Règle numéro 1: Les enfants ont tout de suite la tête tondue par les grandes qui ne veulent pas être attaqués par les poux !

Puis, au cas par cas, et bien des questions plus tard, on gère les allers et retours chez le docteur et le passage à la pharmacie pour les traitements appropriés. Se soigner coûte cher à Madagascar et c’est pourquoi aucun de ces enfants n’ont eu de soins avant leur arrivée au centre. 

Une jeune fille de 15 ans se plaignait d’un mal de ventre chronique. Après plusieurs tests en laboratoire, on a découvert des « salmonelles », traités immédiatement par des antibiotiques. Deux jeunes garçons de 7 ans faisaient pipi avec du sang mais sans se plaindre. Après des tests en laboratoire également, le diagnostic était la « billardiose ». Ce sont des parasites qui généralement s’attrapent dans les eaux troubles et sales. Ils grimpent dans le corps par les pieds nus puis envahissent la vessie. S’ils ne sont pas stoppés, c’est au tour du foie puis des yeux pour une cécité à venir. Un autre garçon n’entendait pas bien. Un IRM et scanner ont été réalisés pour diagnostiquer un trou dans son tympan, certainement dû à des otites à répétition jamais soignées. 

Le plus terrible pour moi était de constater que les rages de dents étaient leur quotidien. Et hop chez le dentiste, et hop on arrache la mollaire car la peu a enhavie la mâchoire. Encore une fois, le dentiste coûte cher donc la prévention est inéxistente. Les enfants du centre se lavent les dents grâce à Claire et aux éducateurs qui ne cessent de leur inculquer les bons gestes. Mais ils rechignent à y aller car ça fait mal. Vraiment dommage. 

Bien sûr, les 1ers secours pour les plaies infectées ou les égratignures se font sur place au centre, comme à la maison. 

La mise en place de la visite annuelle d’un psychologue soulage bien des souffrances car l’écoute est là, sans jugements. Chacun peut en toute intimité dévoiler certains plans de leur histoire. J’ai vu Claire pleurer à l’abri des regards, devant ces témoignages poignants.

Ces enfants ont tous un passé assez lourd et pourtant c’est avec insouciance qu’ils dansent divinement devants des clips vidéo ! Les plus petits jouent au roller mais étaient obligé de partager, 1 roller par enfant ! C’est sur un pied qu’ils s’élancent dans la cour. D’autres jouent aux cartes ou bien se font des paniers de basket. 

Autant que possible, nous allions à la plage tous ensemble à 1 km et demi du centre pour le bonheur de tous ! Baignade, promenade et goûter au programme sans oublier les photos ! 

Le seul moment où la grille se ferme à clé est en fin de journée à 21h précise. Il faut que tout le monde soit là. C’est la seule véritable contrainte avec celle d’aller à l’école…et donc de ne pas se coucher trop tard ! 

Un beau jeune homme veut devenir juge pour enfants ! Il veut être le justicier de tous les enfants maltraités. Il dit que le centre l’a sauvé ! 

Je pense souvent à tous ces enfants. Ce sont tous des belles personnes en droit d’être aimés ! Bravo à Claire !

Le témoignage d’Ablaye

Le 4 mars 2016

Chère Marianne,

Bonjour ou bonsoir, tout dépend à l’heure que tu reçois ma lettre.

Je tenais à te dire que pour tout ce que vous avez fait pour moi depuis 2006 restera quelque chose d’inoubliable pour moi et que nous voulons que tu saches que nous t’aimons aussi comme tu nous as montrer ton amour envers nous ainsi que pour nos petits frères qui sont là aujourd’hui présent.

Je ne sécherai pas de dire merci à M.  Augustin Carvalho qui est le père de famille de ce centre et à tous ses employés.

Je te promets que mon devoir je l’accomplirai et « je réussirai dans les études » et pour tout ce qui est de mon mieux, je le ferai pour juste réussir pour montrer à mes ennemis que je peux et j’y arriverai aussi car votre   seul souhait est que nous réussissons dans ce que nous faisons.

Vous ferez toujours partie de nos prières.

Nous te souhaitons un bon retour, merci à Prométhéé Humanitaire, à Enfance, et partage et à tous ceux dont nous ne connaissons pas et qui sont là pour nous aider; longue vie à tous ces gens là.

C’était de la part de ton fils Ablaye Diallo du vrai nom Ibrahima Khalil Diallo.

Le témoignage de Julien Hutzemakers

Ma maman (Anne-Lucie Libbrecht) est la meilleure amie d’enfance de Claire. Je suis né la même année que la première vente. J’y ai participé depuis le ventre de ma maman. Depuis, je prends part aux deux ventes annuelles avec ma mère dès que les études me le permettent. Ma participation m’a toujours semblé naturelle car je faisais ce que ma mère a toujours fait. Elle m’a toujours parlé de l’association et le projet me semble juste et concret. Ce que je préfère avec l’association c’est le suivi des enfants et la vision sur le long terme.  

En 2016, je suis parti au Vietnam pour voir le centre qui est maintenant devenu indépendant, puis à Madagascar en 2017 avec Claire et Christophe pendant 3 semaines. Une semaine à Tana pour voir si des enfants avaient besoin d’une prise en charge directe et ensuite deux semaines au centre pour m’occuper des enfants et aider Christophe à bricoler dans la maison (mise en place de moustiquaires, peinture des chambres,…). A Tana, Claire a rendu visite à une famille qui vit dans la rue. Ils ont demandé à Claire de prendre en charge  le petit Julien qui était un cousin des enfants. Après de nombreuses démarches administratives nous l’avons emmené avec nous à Majunga où se trouvait le centre. Nous avons donc pu suivre son acclimatation. A la fin de mon séjour, j’ai convaincu mes parents de le parrainer le temps de mes études et je prendrai le relais lorsque j’aurai un salaire. J’ai aussi convaincu un autre membre de ma famille de parrainer Luva qui suit maintenant des études supérieures.

Aujourd’hui, je continue de prendre part aux ventes avec ma mère deux fois par an et nous parrainons le petit Julien.

Julien Hutzemakers

Le TÉMOIGNAGE DE TOM CARRIER

Je suis allé à Madagascar par le biais de l’association Prométhée Humanitaire en 2016, j’avais alors 17 ans. Ce fut une expérience exceptionnelle et profondément humaine. Je suis arrivé à Antananarivo, la misère de la rue n’échappa en rien à mon regard. J’ai pris le taxi brousse le lendemain avec une jeune malgache qui venait au centre de Mahajanga. La découverte du centre a été pour nous deux une agréable surprise, je pouvais sentir une ambiance fraternelle se dégager du centre. Les enfants ainsi que les adultes qui s’occupent du centre sont d’une grande hospitalité. Les enfants ont connu la précarité de la rue et j’ai pu voir l’évolution de certains, comme la jeune avec qui je suis venu au centre. Elle était timide au début puis elle se fait des amis et peu à peu, un sourire s’installe sur son visage. C’est une des plus belles récompenses que nous pouvons recevoir dans ce genre d’expérience. J’ai donné des cours de français et de maths à des jeunes en m’adaptant à leurs âges, ils sont heureux d’apprendre, qu’on leur accorde ce temps de partage. Nous avons également fais des sorties et des activités (sorties à la plage, foot, goûter). L’écoute avec les jeunes est importante, il s’intéresse à toi et peuvent, lorsque la confiance s’installe te poser des questions. Je repense souvent à cette expérience et aux enfants. Savoir que ces jeunes grandissent, vont à l’école et se construisent un avenir est la plus belle récompense pour soi, Claire et l’ensemble de l’association Prométhée Humanitaire. J’ai donné des cours à Andréa et Louva et j’ai appris plus tard qu’ils sont en études en fac. Je n’ai jamais oublié cette phrase phare qui est « le premier droit de l’homme est d’avoir une enfance ».

Témoignage de Quentin Saborin

Lors de l’été , et après avoir préparé notre projet humanitaire pendant 2 ans (notamment pour mûrir le projet et récolter les fonds nécessaires afin d’acheter les billets d’avions), nous avons eu la chance d’aider l’association Prométhée Humanitaire à Majunga (Madagascar) pendant 1 mois complet.

Le but de notre projet était de venir en soutien des animateurs en charge du centre de jour et de nuit en apportant une présence réconfortante et en partageant notamment des moments de joie avec les enfants : parties de football et de rugby endiablées, parties d’échec, sortie piscine, sortie à la mer et des temps de discussion, plus calmes : découverte des valeurs du scoutisme, approfondissement de notion de français, mathématiques, etc.

Nous avons découvert des enfants épanouis, heureux de vivre et d’une gentillesse infinie.

Je suis persuadé que ces jeunes, qui possèdent tous une histoire familiale délicate, ont avec Prométhée Humanitaire trouvés une nouvelle famille qui guide leur pas et sur laquelle ils peuvent compter et s’appuyer, tant dans la vie de tous les jours afin de vivre une enfance agréable et une bonne scolarité afin de préparer au mieux leur future vie d’adulte.

Quentin S.

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Parce que le premier droit de l’homme est d’avoir une enfance.